©2025   

17.10-30.11.2025    

Lignes de désir 

Aaron Roth, Veronika Desova, Yana Abrasheva, Tsvetomira Borisova, Rada Boukova, Valko Chobanov, Lazar Lyutakov and Vikenti Komitski
Curated by: Boyana Dzhikova



Lignes de désir 
17.10-30.11.2025  
Digne-les-Bains, France 

Aaron Roth, Veronika Desova, Yana Abrasheva, Tsvetomira Borisova, Rada Boukova, Valko Chobanov, Lazar Lyutakov and Vikenti Komitski
Curated by Boyana Dzhikova



Lignes de désir is a project realised in the vacant shops in the historical center of Digne-les-Bains - mainly the old city and Gassendi boulevard. Within the frame of 7 shops, 8 Bulgarian artists - Aaron Roth, Veronika Desova, Yana Abrasheva, Tsvetomira Borisova, Rada Boukova, Valko Chobanov, Lazar Lyutakov and Vikenti Komitski, invited by the CAIRN, create site-specific installations, a result of 3-years long artistic research. Playing with the history of the vacant spaces, their shifting content and the way these changes reflected the state of times - its needs, desires, and social tentions, the show proposes a speculative reading of the narratives of the vacant shops, uniting past and present, the real and the imaginary. The exhibition considers stores and their storefronts as mechanisms for creating imagination, spaces connected to the collective dreaming of a city. Lignes de désir creates an itinerary of vacant shops, specially open for the show - a route within the heart of the city, in which public spaces, the body of the visitor, the architecture of the stores and the artistic approach unite, presenting an alternative to the everyday’s experience of the flâneur in the city of Digne.

In collaboration with  Cairn, foyer d’art contemporain and Ambulo, pôle artistique et muséal de la Ville de Digne-les-Bains, Centre d’art contemporain d’intérêt national.

Funded by the National Recovery and Resilience Plan - Next Generation EU Component "Social Inclusion" Investment 6: "Development of the cultural and creative sectors"

The exhibition is funded by the project "Market of desire: Creation and presentation of Bulgarian cultural production at the CAIRN contemporary art center (Digne-les-Bains, France) and PUNTA gallery (Sofia)," funded under contract No. BG-RRP-11.020-0224-C01 of August 1, 2025, "Two-session grant scheme "Creation of Bulgarian productions and co-productions in the CTI sector and their promotion on European and international art markets" The "Market of Desire" project envisages the creation of a large-scale cultural co-production in the form of a group exhibition of 8 Bulgarian artists and its display in Sofia and Din-le-Ben, France. Final beneficiary: Post Orbital Foundation Final beneficiary: Post Orbital Foundation Total value: BGN 138,758.00, of which BGN 124,077.41 is grant funding. Start: 01.08.2025
End: 31.03.2026





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Lignes de désir
17.10-30.11.2025  
Дин ле Бан, Франция 

Аарон Рот, Вероника Десова, Яна Абрашева, Цветомира Борисова, Рада Букова, Вълко Чобанов, Лазар Лютаков и Викенти Комитски
куратор: Бояна Джикова




"Lignes de désir" е проект, реализиран в празните магазини в историческия център на Дин ле Бан – главно в старата част на града и булевард Гасенди. В рамките на 7 магазина 8 български художници – Аарон Рот, Вероника Десова, Яна Абрашева, Цветомира Борисова, Рада Букова, Вълко Чобанов, Лазар Лютаков и Викенти Комитски, поканени от CAIRN, ще създадат сайт-спесифик инсталации, резултат от 3-годишно художествено проучване. Играейки с историята на празните пространства, изменящото се съдържание и начина, по който тези промени отразяват състоянието на времето – неговите нужди, желания и социални напрежения, изложбата ще предложи спекулативно четене на наративите на празните магазини, обединявайки миналото и настоящето, реалното и въображаемото. Изложбата ще разглежда магазините и витрините им като механизми за създаване на въображение, пространства, свързани с колективното сънуване на един град. "Lignes de désir" ще създаде маршрут от празни магазини, специално отворени за изложбата – маршрут в сърцето на града, в който се обединяват публичните пространства, тялото на посетителя, архитектурата на магазините и артистичният подход, представяйки алтернатива на ежедневното преживяване на минувача в град Дин.

** Изложбата е финансирана по проект “Market of desire: Създаване и представяне на българска културна продукция в центъра за съвременно изкуство CAIRN (Дин-Ле-Бен, Франция) и галерия ПУНТА (София)” финансиран по договор № BG-RRP-11.020-0224-C01 от 01.08.2025 г., „Схема за безвъзмездна помощ в две сесии „Създаване на български продукции и копродукции в сектора на КТИ и промотирането им на европейските и международни пазари за изкуства“

Проектът “Market of desire” предвижда създаването на мащабна културна ко-продукция под формата на групова изложба на 8 български художници и показването и в гр.София и гр. Дин-ле-Бен, Франция.

Краен получател: Фондация Пост Орбитал
Обща стойност: 138 758.00 лв., от които 124 077.41 лв. безвъзмездно финансиране.
Начало: 01.08.2025 г.
Край: 31.03.2026 г.


финансирано по проект Национален план за възстановяване и устойчивост - Следващо Поколение ЕС (NextGenerationEU) Компонент „Социално включване“ Инвестиция 6: „Развитие на културните и творчески сектори“

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Lignes de désir
17.10-30.11.2025  
Digne-les-Bains, France

Aaron Roth, Veronika Desova, Yana Abrasheva, Tsvetomira Borisova, Rada Boukova, Valko Chobanov, Lazar Lyutakov and Vikenti Komitski
Commissariat: Boyana Dzhikova

Lignes de désir est une exposition réalisée dans les boutiques vacantes du centre historique de Digne-les-Bains, notamment dans la vieille ville et sur le boulevard Gassendi. Dans le cadre de sept boutiques, huit artistes bulgares — Aaron Roth, Veronika Desova, Yana Abrasheva, Tsvetomira Borisova, Rada Boukova, Valko Chobanov, Lazar Lyutakov et Vikenti Komitski — invités par le CAIRN, créeront des installations spécifiques au site.
Jouant avec l’histoire de ces anciennes boutiques, les désirs disparus qui les ont habitées et ceux qui les habiteront dans le futur, les propositions des artistes reflètent les désirs et les tensions sociales de notre monde contemporain via leur recherche formelle. Considérant ces magasins et leurs vitrines comme des mécanismes de création de l’imaginaire, des espaces liés au rêve collectif d’une ville, l’exposition proposera une lecture spéculative des récits, unissant passé et présent, réel et imaginaire.
Lignes de désir dessinera un itinéraire d’espaces d’exposition spécialement ouverts pour l’occasion : un parcours au cœur de la ville, où les rues, le corps du visiteur, l’architecture des boutiques et les gestes artistiques s’unissent pour offrir une alternative à l’expérience quotidienne du flâneur dans Digne-les-Bains.


L'exposition est financée par le projet « Market of desire : Création et présentation de productions culturelles bulgares au centre d'art contemporain CAIRN (Dignes-les-Bains, France) et à la galerie PUNTA (Sofia) » financé par le contrat n° BG-RRP-11.020-0224-C01 du 01.08.2025, « Programme de subventions en deux sessions « Création de productions et coproductions bulgares dans le secteur des arts culturels et créatifs et leur promotion sur les marchés européens et internationaux des arts » Le projet « Market of desire » prévoit la création d'une coproduction culturelle à grande échelle sous la forme d'une exposition collective de 8 artistes bulgares et sa présentation à Sofia et à Digne-les-Bains, en France. Bénéficiaire final : Fondation Post Orbital Montant total : 138 758,00 BGN, dont 124 077,41 BGN de financement de subvention.
Début : 01.08.2025 Fin : 31.03.2026


Avec le soutien du Plan national pour la relance et la résilience - Prochaine génération UE (NextGenerationEU) Composante « Inclusion sociale » Investissement 6 : « Développement des secteurs culturels et créatifs »



Lignes de désir

17.10-30.11.2025 

Pain Interne

Yana Abrasheva






L’œuvre de Yana Abrasheva s’inspire de l’histoire de la boulangerie de Madame Carle, située dans l’actuelle pizzeria de Marco, juste à côté de la boucherie où nous nous trouvons. Elle ne vendait que la quantité de pain qu’elle jugeait nécessaire à ses clients. Loin de toute logique de profit, les propriétaires limitaient souvent l’accès au pain à un nombre restreint de personnes, et Madame Carle décidait elle-même à qui vendre, et en quelle quantité. Parfois, afin d’éviter le gaspillage, elle estimait qu’un foyer avait besoin de deux pains plutôt que de trois, par exemple.

Dans la boulangerie, il n’y avait pas de pain exposé, seulement quelques paquets de biscottes qui servaient en quelque sorte de décor à la vitrine vide. Le pain lui-même se trouvait dans une pièce à l’arrière, loin des regards des passants. La boulangerie proposait néanmoins trois types de fougasses — le seul produit que tout le monde pouvait acheter, bien que lui aussi en quantité limitée.

Le propriétaire de la boulangerie, quant à lui, s’arrêtait souvent en chemin, poussant son chariot de pain frais, pour contempler la vitrine voisine, sur laquelle était diffusé un match de football. Ces jours-là, on savait que le pain arriverait plus tard.

L’exposition Pain interne propose une lecture spéculative de cette histoire, à partir de biscottes en gypse réalisées par l’artiste, qui deviennent ici le symbole d’une contestation contre la société capitaliste et la surconsommation qu’elle entraîne. L’artiste multiplie les biscottes et les disperse sur des socles inspirés des formes de vie marines archaïques, en référence à l’origine géographique de la région.

Dans ce projet, Yana Abrasheva explore l’influence des événements et des personnalités locales sur la communauté, et l’importance des gestes délicats de résistance dans la formation de la conscience collective et de la mémoire. En associant les ammonites millénaires, symbole de la ville de Digne, à l’histoire de la boulangerie de la rue de l’Hubac, qui appartient à une autre époque mais reste vivante dans la mémoire des habitants, l’artiste tisse les fils de la formation de l’histoire et de l’identité.

À la croisée du mouvement éternel des couches terrestres, qui a fait remonter les fossiles marins à la surface des rochers, et de l’histoire des propriétaires de la boulangerie française, Abrasheva redécouvre la fragilité, mais aussi l’importance des actions humaines.

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Вътрешен хляб

Творбата на Яна Абрашева е вдъхновена от историята на пекарната на госпожа Карл, намираща се в сегашната пицария на Марко, точно до месарницата, в която се помещава изложбата. Далеч от стремежа към печалба, мадам Карл сама решавала на кого да продава хляб и в какво количество - понякога, за да избегне разхищение, тя преценявала, че едно домакинство се нуждае от два хляба, а не от три, например. В пекарната нямало изложен хляб, само няколко пакета сухари, които служели като декорация на празната витрина. Самият хляб се намирал в стая отзад, далеч от погледите на минувачите. Пекарната предлагала и три вида фугаси – единственият продукт, който всеки можел да купи. Собственикът на пекарната от своя страна често спирал по пътя към магазина, бутайки количката с прясно изпечения хляб, за да съзерцава съседната витрина, на която се излъчвал футболен мач. В такива дни се знаело, че хлябът ще закъснее.

Изложбата „Вътрешен хляб“ предлага спекулативно тълкуване на тази история, през инсталация от гипсови сухари, изработени от художничката, които тук се превръщат в символ на протест срещу капиталистическото общество и прекомерната консумация, до която то води. Яна Абрашева размножава бисквитите и ги разпръсква върху постаменти, вдъхновени от архаични морски форми на живот,  препратка към географския произход на региона. Яна Абрашева изследва влиянието на местните събития и личности върху общността, както и значението на деликатните жестове на съпротива за формирането на колективното съзнание и памет. Като свързва хилядолетните амонити, символ на град Дин, с историята на пекарната на улица „Юбак“, която принадлежи на друга епоха, но остава жива в паметта на жителите, художничката преплита нишките на формирането на история и идентичност. На пресечната точка между вечното движение на земните слоеве, което е издигнало морските фосили на повърхността на скалите, и историята на собствениците на френската пекарна, Абрашева преоткрива крехкостта, но и важността на човешките действия.



Gant taché

Veronika Desova




Le projet Glove Stain de Veronika Desova, présenté dans l’ancienne papeterie Bureau Moderne, explore le parfum de la rose comme fil conducteur conceptuel reliant la Provence et la Bulgarie. L’installation se déploie comme une étude de la transformation matérielle, examinant la signification culturelle, le symbolisme et le travail invisible inhérents à la rose et à sa distillation, à travers deux sculptures olfactives durables et une performance vidéo.

L’huile de rose bulgare, provenant de la Vallée des Roses à Kazanlak et Karlovo. Longtemps décrite comme « l’or liquide » et prisée par les parfumeurs de Grasse devient le point de départ. La rose est ici à la fois sujet et métaphore : porteuse d’identité, d’économie et de soin ; un produit vénéré dans le monde entier, mais souvent hors de portée de celles et ceux qui la cultivent.

Les sculptures, composées de tôle noire pressée à froid, découpée au laser et soudée, font écho aux appareils industriels utilisés pour l’extraction de l’huile de rose. La plus grande pièce, Glove Stain (2025), contient un récipient en verre pigmenté soufflé à la main, une sorte d’alambic florentin contemporain rempli d’un mélange d’eau parfumée à la Rosa Damascena et d’huile. La plus petite sculpture, Enfleurage (2025), contient de la graisse végétale qui absorbe lentement le parfum des pétales de rose pendant toute la durée de l’exposition. Ce procédé séculaire permet de capturer l’essence d’une fleur sans la détériorer, et d’extraire ce que les parfumeurs appelaient autrefois « l’âme de la fleur », grâce à l’action silencieuse de la graisse.

Deux gants en peau d’agneau non traitée constituent le cœur émotionnel et historique de l’installation. Ils rappellent les origines de la parfumerie de Grasse, autrefois ville médiévale spécialisée dans le cuir, où les peaux étaient masquées par le parfum des herbes et des roses. Au XVIe siècle, la mode italienne de la Renaissance pour les gants parfumés s’est répandue en France, donnant naissance aux célèbres gants à la florentine, portés par des membres de la royauté tels que Marie-Antoinette. Le parfum ayant éclipsé le cuir, la parfumerie s’est séparée du commerce du tannage et s’est épanouie pour devenir un art à part entière.

Au-delà de leur fonction décorative et de leur rôle d’accessoire destiné à rehausser la modestie et la féminité, les gants parfumés masquaient les odeurs corporelles et servaient de protection — une barrière entre la peau et les impuretés extérieures, une défense parfumée contre les « mauvais airs » du monde.

Les traces laissées par le processus de teinture des gants à la rose deviennent des gestes picturaux, révélant les résidus et la valeur invisible de l’huile de rose et du travail qui y est associé. Dans la performance vidéo qui accompagne l’œuvre, les enregistrements subjectifs de poignées de main accumulent une patine visible du contact ; chaque échange devient une marque de connexion humaine et de transfert. Le gant à la florentine apparaît comme le protagoniste de l’œuvre : un réceptacle de parfum, de peau et de mémoire.

À travers les traces, les tâches et le toucher, Glove Stain médite sur la fragilité du parfum et de la mémoire matérielle, révélant les histoires invisibles qui persistent dans les matériaux, les gestes et l’air.


Проектът Glove Stain на Вероника Десова, представен в бившия магазин за канцеларски материали Bureau Moderne, изследва аромата на розата като нишка, свързваща Прованса и България. Инсталацията се разгръща като изследване на материалната трансформация, разглеждайки културното значение, символиката и невидимата работа, свързани с розата и нейната дестилация, чрез две трайни олфакторни скулптури и видео перформанс.

Българското розово масло, произхождащо от Долината на розите в Казанлък и Карлово, дълго описвано като „течно злато” и ценено от парфюмерите в Грас, е отправната точка на изложбата. Розата тук е едновременно тема и метафора: носител на идентичност, икономика и грижа; продукт, почитан по целия свят, но често недостъпен за тези, които я отглеждат.

Скулптурите, изработени от студено пресована, лазерно изрязана и заварена черна ламарина, напомнят на индустриалните съоръжения, използвани за извличане на розовото масло. Най-голямата творба, Glove Stain (2025), съдържа ръчно издухан стъклен съд, нещо като съвременен флорентински дестилатор, пълен с ароматизирана с Rosa Damascena вода и масло. Най-малката скулптура, Enfleurage (2025), съдържа растителна мазнина, която бавно абсорбира аромата на розовите листенца през цялата продължителност на изложбата. Този вековен процес позволява да се улови същността на цветето, без да се повреди, и да се извлече това, което парфюмерите наричали някога „душата на цветето“, благодарение на тихото действие на мазнината.

Две ръкавици от необработена агнешка кожа съставляват емоционалното и историческо сърце на инсталацията. Те напомнят за произхода на парфюмерията в Грас, някога средновековен град, специализиран в производството на кожа, където кожите се маскирали с аромата на билки и рози. През XVI век италианската мода от Ренесанса за ароматизирани ръкавици се разпространява във Франция, давайки начало на прочутите флорентински ръкавици, носени от членове на кралското семейство като Мария-Антоанета. Ароматът засенчва кожата и парфюмерията се отделя от търговията с дъбилни продукти и се превръща в самостоятелно изкуство.

Освен декоративната си функция и ролята си на аксесоар, предназначен да подчертае скромността и женствеността, ароматизираните ръкавици прикриват телесните миризми и служат като защита – бариера между кожата и външните нечистотии, ароматизирана защита срещу „лошия въздух” на света.

Следите, оставени от процеса на боядисване на ръкавиците с роза, се превръщат в живописни жестове, разкриващи остатъците и невидимата стойност на розовото масло и свързаната с него работа. Във видеопърформанса, който съпътства произведението, записи на ръкувания натрупват видима патина от контакта; всеки обмен се превръща в белег на човешка връзка и трансфер. Флорентинската ръкавица се явява като главен герой на произведението: съд за аромат, кожа и спомен.

Чрез следите, петната и допира, Glove Stain размишлява върху крехкостта на аромата и спомена, разкривайки невидимите истории, които остават в материалите, жестовете и въздуха.



La roue de la fortune

Aaron Roth



Le casino n’est pas seulement un lieu, mais, comme le décrit David Hinkley, un espace où « tout le monde est égal face aux probabilités ». En entrant dans l’espace de l’ancien Cybergames-café, on découvre un tapis aux motifs typiques des casinos. Une grande structure métallique fait office d’écran : d’un côté, un caisson lumineux à cadre en aluminium affiche une photo de l’artiste jouant à la roulette au Casino Princess de Sofia (l’un des plus grands casinos de la capitale bulgare) prise avec un iPhone et imprimée sur du plexiglas. De l’autre côté, une structure similaire contient trois bandes LED sur lesquelles défile un texte en continu, de gauche à droite. Semblables à celles utilisées pour la publicité des casinos — toujours en rouge — ces deux faces sont séparées par deux panneaux rembourrés en cuir.

À l’intérieur de l’espace, deux structures métalliques spécialement conçues soutiennent une grande peinture jaune représentant l’entrée du Blue Shield Casino, situé dans la zone économique du Triangle d’Or au Laos. L’autre œuvre est une carte à jouer isolée — un huit de carreau — sur laquelle figure l’image d’une femme en lingerie argentée sur fond de ciel étoilé. La carte, montée sur du velours, est agrandie environ treize fois par rapport à sa taille d’origine, et exposée derrière une vitre.

Dans la ville de Digne, un casino devrait ouvrir ses portes dans le courant de l’année prochaine. Cette œuvre ne traite pas directement de cette ouverture, mais elle offre un contexte pour interroger l’omniprésence croissante des jeux d’argent et des casinos. Plusieurs analyses tentent d’expliquer ce phénomène : la précarité des collectivités locales dans un contexte d’austérité post-crise, l’effondrement définitif de l’interdiction inefficace des jeux d’argent en ligne aux États-Unis, et plus récemment, au sein du Zynternet terme désignant l’esthétique de la culture « frat-boy » et « bro » qui émerge sur Instagram et TikTok. Un phénomène plus nihiliste s’est dévellopé:: de jeunes hommes parient de grosses sommes d’argent en livestream pour divertir les autres.

La question se pose : au-delà de l’assouplissement des lois sur les jeux d’argent et de la nouvelle accessibilité des applications mobiles, qu’est-ce qui motive ce nouvel engouement pour le jeu ?




Foxing

Tsvetomira Borisova



Le travail de Tsvetomira Borisova s’inspire du spiritualisme très présent dans la région de Digne-les-Bains. Pour l’ancienne boutique Top Informatique, l’artiste crée un espace spéculatif dédié à la méditation et à la prière, composé d’objets soigneusement sélectionnés : livres, bouteilles, restes d’insectes, ainsi que des meubles trouvés sur place. Elle joue avec les moyens informels et démocratiques de créer des lieux propices à la spiritualité: ceux que chacun pourrait façonner de ses propres mains.

Quels seraient les attributs d’un tel lieu ? Qu’est-ce qui fait d’un magasin un temple propice à la connaissance de soi ? Tout commence par une étude iconographique du langage visuel du spirituel : quelles sont les formes, les couleurs, les textures du temple personnel ? Et comment les réaliser chez soi?

L’espace est construit de manière intuitive. Ses éléments renvoient aux idées de Tsvetomira sur ce que pourrait être le spirituel principalement à travers le prisme du bouddhisme mais aussi, largement, à son expérience de Digne-les-Bains. L’artiste ajoute une signification symbolique à des objets profanes du quotidien, les ensorcelant, les transformant en totems magiques de guérison énergétique. Ainsi, une spirale anti-moustiques devient un puissant symbole du commencement du monde et de son évolution ; un morceau de panneau aggloméré devient un autel.

Cependant, Tsvetomira ne s’en tient pas aux conventions des objets mystiques les plus reconnus. Elle compose plutôt son propre amalgame de significations et de liens intuitifs. La renarde au centre de la pièce renvoie à la fois au loup qui a donné son nom à la rivière Bleuron et aux taches sur les pages des vieux livres. Foxing (Busshō ; K. pulsŏng 佛性) est un terme chinois qui se traduit par « nature de Bouddha », et ces taches apparaissent dans la niche du magasin.

En intégrant la nature dans le récit, l’artiste transpose le tracé de la rivière Bléone sur du papier peint une référence à l’intérieur de la maison-musée d’Alexandra David-Neel. En ce sens, Tsvetomira ouvre un espace libre d’interprétation, dans lequel le public peut tracer et comprendre par lui-même les fils invisibles qui forment les lieux de la connaissance de soi — un phénomène en soi, de plus en plus commercialisé dans notre société postmoderne.

Avec le soutien du Plan national pour la relance et la résilience de la Bulgarie – Prochaine génération UE (NextGenerationEU) – « Inclusion sociale », Investissement 6 : « Développement des secteurs culturels et créatifs ».

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Работата на Цветомира Борисова е вдъхновена от широко разпространения спиртуализъм в района на Дин-ле-Бан. За бившия магазин на Тоp Informatique художничката създава спекулативно пространство за медитация и молитва, сътворено от внимателно подбрани предмети - книги, бутилки, останки от насекоми, както и намерени мебели в магазина. Художничката играе с неофициалните, демократични начини за създаване на места за достигане на духовното, а именно такива, които биха могли да бъдат направени собственоръчно от всеки един от нас. Какви биха били атрубутите на едно такова място? Какво прави един магазин храм за достигането на себепознанието? Всичко и започва с иконографско изследване на визуалния език на спиритуалното - кои са формите, обмите и цветовете  на личния храм? И как да ги постигнем в домашни условия?

Помещението е изградено интуитивно, подобно на всеки опит за неформален мистицизъм - неговите съставни части насочват към идеите на Цветомира за какво би изглеждало спиритуално, основно през призмата на Будизма, но същевременно с това те до голяма степен препращат към опита и в Дин-ле-Бан. Намерила своите отправни точки, художничката добавя символно значение на профанни предмети от нашето ежедневие, омагьосвайки ги, превръщайки ги във вълшебни тотеми  на енергийно лечение - така например спирала срещу комари се превръща в мощен символ на началото на света и неговата еволюция, а парче mdf в олтар. Цветомира обаче не се спира строго върху конвенциите на основно припознатите предмети на мистицизъм - тя по-скоро прави собствена амалгама от значения и интуитивни връзки - лисицата в  средата на помещението препраща едновременно към вълка, дал името на река Блеон, но и към петната по страниците на старите книги (за мистицизъм и не само; « foxing (J. busshō ; K. pulsŏng 佛性) е китайски термин, който се превежда като « природата на Буда»  разположени в нишата на магазина.  Интегрирайки природата в сюжетния наратив, художничката пренася линията на река Блеон върху тапет, от своя страна референция към интериора на къщата-музей на авторката Александра-Давид-Неел. В този смисъл Цветомира маркира едно свободно пространство на интерпретация, в което публиката да начертае и осмисли за себе си невидимите нишки, които формират местата за себепознание - те сами по себе си феномен, все по-комодифициран в постмодерното ни общество.



Chaque fleur se souvient du soleil

Valko Chobanov




On pourrait dire que la principale caractéristique des objets est leur relative durabilité dans le temps : ils ne se détériorent pas avec l’intensité de la matière organique et ne subissent pas de changements notables au fil des ans. Les objets créent un sentiment d’immortalité; ils sont là dès notre arrivée dans ce monde, et y restent après notre départ. Ils servent de repères dans notre existence éphémère, marquant des espaces, des étapes de vie, luttant contre le cours effréné du temps. D’une certaine manière, les objets maintiennent le monde, lui confèrent un sentiment d’immuabilité et de sécurité. À l’inverse, l’éphémérité croissante des biens contemporains et leur cycle de vie court suscitent un sentiment d’inquiétude dans la société actuelle.

La relation entre la brièveté de l’existence humaine et les objets créés par l’homme qui transcendent notre vie terrestre est un thème central dans l’œuvre de Valko Chobanov. Le point de départ de l’exposition est constitué par les couronnes de perles de verre Immortelle, répandues dans les cimetières de la région de Digne-les-Bains, mais aussi en Allemagne, en France et en Italie, principalement entre 1800 et 1900.

Dans son installation, l’artiste aborde les cycles de la vie et de la mort, incarnés dans des œuvres façonnées par la main humaine. Il collectionne des tapis bulgares créés il y a plus d’un siècle, illustrant des scènes quotidiennes liées à l’amour et à la vie domestique. Chobanov s’interroge sur le pouvoir d’attraction de ces objets dont l’auteur est souvent inconnu, et sur la manière dont nous percevons leur origine des années plus tard.

Son geste artistique attire notre attention sur la possibilité que les objets — à l’instar des œuvres d’art — acquièrent leur propre aura, soient porteurs de fragments de l’âme humaine, dépassant ainsi l’opposition entre matière vivante et matière inanimée. Les couronnes funéraires, liées aux processus de deuil, sont mises sur un pied d’égalité avec le monde intime et domestique des tapis, tous deux traversés par les gestes humains encore perceptibles.

Avec le soutien du Plan national pour la relance et la résilience de la Bulgarie – Prochaine génération UE (NextGenerationEU) – « Inclusion sociale », Investissement 6 : « Développement des secteurs culturels et créatifs

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Всяко цвете си спомня за слънцето
Вълко Чобанов

Oсновна характеристика на предметите, бихме могли да кажем, е тяхната относителна трайност във времето - те не се развалят с интензитета на оганичната материя, нито пък търпят кой знае какво развитие с годините. Предметите създават усещане за безсмъртност, защото са тук при появата ни на този свят, където и остават след като си отидем от него. Те служат и като своеобразен ориентир в нашето ефимерно битие, маркиращи пространства, етапи от живота, постоянно борейки се с необуздания ход на времето. В някакъв смисъл предметите удържат света, придават му чувство за непроменливост и сигурност. Обратното, все по-голямата ефимерност на съвременните стоки и техния къс житейски цикъл, придават усещане за тревожност в днешното общество.


Отношението между краткотрайното човешко битие и създадените от човека предмети, надмогващи земния ни живот, е основна тема в работата на Вълко Чобанов. Изходната точка за изложбата са венците от стъклени мъниста “Immortelle”, разпространени по гробищните паркове в региона на Дин-ле-Бан, а иначе в Германия, Франция и Италия, най-вече в периода 1800-1900 г. В инсталацията си, художникът се занимава с циклите на живот и смърт, въплътени в произведения на човешката ръка. Художникът събира ковьори от България, създадени преди повече от сто години, които онагледяват ежедневни сюжети, свързани със социални ситуации на любов и бит. Чобанов поставя въпроса за притегателната сила на тези предмети с често неизвестно авторство и начина, по който възприемаме техния произход години по-късно. Художественият му жест насочва нашето внимание към възможността предметите, подобно на произведенията на изкуството, да добият собствена аура, да бъдат носители на части от човешката душа, така преодолявайки опозицията жива/нежива материя. Венците от гробищните паркове, принадлежащи на процеси на траур, са изравенени по битие с интимния, домашен свят на ковьрите - и двете през призмата на човешките жестове, досега проследими в тях.



Studio Om
Lazar Lyutakov



Le travail de Lazar Lyutakov crée un espace hybride, à la frontière entre pop-up store et temple de spiritualisme et de renouvellement de soi, en utilisant des objets issus de la (post)modernité et de l’industrie. Dans l’espace de la rue de la montée de la Prison, une composition de cassettes en plastique, de lampes à lave et de béton de construction marque l’intégrité architecturale d’un lieu fluide, dans lequel le public peut atteindre la paix et la connaissance de soi.

Inspiré par le spiritualisme largement répandu dans la région de Digne-les-Bains, ainsi que par la présence d’organisations sociales telles que les sectes, l’artiste explore la domestication et, dans un certain sens, la démocratisation de la spiritualité : la création de lieux de mysticisme en dehors de la catégorisation formelle du temple religieux.

L’exposition est le fruit d’une recherche artistique sur tels lieux similaires. Lazar Lyutakov en étudie les caractéristiques et les éléments constitutifs, puis transpose leur modèle de construction du monde dans le magasin situé au cœur du centre historique de Digne-les-Bains.

Dans sa solution spatiale, plusieurs moyens se distinguent. Tout d’abord, l’artiste utilise les ressources de l’industrie contemporaine pour créer des constructions rapides, dont le processus de décomposition commence presque immédiatement après leur réalisation à l’image des sculptures en béton déjà écaillées du Mandarom. Les caisses et le béton marquent un urbanisme caractérisé par une apparition soudaine, mais aussi par une nature éphémère.

Le deuxième aspect de la création est émotionnel et visuel. Pour établir un lien avec l’espace, l’artiste intègre un objet suffisamment convaincant pour inciter le visiteur à ouvrir ses chakras et à s’intégrer à l’univers. Lyutakov y parvient grâce à la lampe à lave — un objet design des années 1960 et 1970 devenu culte dans la culture populaire. Ces lampes sont peut-être le meilleur exemple de la volonté de commercialiser le céleste à travers la production industrielle de masse : par les mouvements lents et rythmiques de la cire, elles évoquent la création du monde, enfermée dans l’espace intime du salon. D’une certaine manière, elles renvoient au désir humain de maîtriser les processus cosmiques, tout en aspirant à faire partie d’un tout supérieur.

La manière dont l’exposition prend forme reflète l’état psycho-émotionnel des personnes qui cherchent à créer un spiritualisme pour elles-mêmes, rapidement, parfois naïvement, mais avec une aspiration sincère à une forme de beauté. Dans un contexte de crises sociales permanentes, d’effondrement de la communauté comme modèle de fonctionnement social au profit de l’idéologie néolibérale, de perte de la ritualité et d’aliénation croissante de l’homme contemporain, le désir de proximité devient de plus en plus évident.

L’exposition de Lyutakov aborde ces besoins et ces inquiétudes avec ironie, mais aussi avec tendresse, en évaluant leur potentiel à apporter confort et sécurité même si ce n’est que de manière éphémère.

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Работата на Лазар Лютаков създава спекулативен храм за молитва и медитация, използвайки предмети на (пост)модерността и индустрията. В пространството на ул. Montée de la Prison , композиция от пластмасови касети, лава лампи и бетон за строителство маркира архутектурната цялост на “ментален спа център”, в който публиката да достигне до спокойствие и себепознание. Вдъхновена от широко разпространения спиритуализъм в региона на Дин-ле-Бан, както и наличието на социални организации като секти, художникът изследва доместифицирането и в някакъв смисъл демократизирането на спиритуалността, постигането на места на мистицизъм извън формалната категоризация на религиозния храм. Изложбата е продукт на художествено изследване на подобни локации - Лазар Лютаков търси техните характерни черти и съставни части, а после прилага модела им на съграждане на свят в магазина в историческия център на Дин-ле-Бан. В пространственото му решение открояваме няколко основни пособа. На първо място авторът използва подръчните средства на съвременната индустрия с цел създаването на бързи конструкции, при които обаче процесът на разпад започва почти веднага след тяхното постигане, подобно на вече поолющените бетонови скулптури с всектата на Мандаром. Щайги и бетон маркират урбанистично планиране, белязано от бързо темпо на появяване, но и нетрайост. Вторият аспект на създаване е емоционално-визуалният. За постигане на връзка с космическото, авторът трябва да интегрира достатъчно убедителен предмет, който да настрои посетителя към отваряне на чакрите и приобщаване към вселената. Това Лютаков постига през лава лампата - дизайн продукт на 60-те и 70-те години на миналия век, превърнал се в култов обект на полулярната култура. Лава лампите са може би най-добрият пример за стремежа към комодифициране на небесното през масовото индустриално произвоство - през бавните, ритмични движения на восъка, мислим за началото на света, затворено в интимното пространство на хола ни. В някакъв смисъл те препращат към човешкото желание да обуздаем световните процеси, но и да бъдем част от някакво по-висше цяло.


Начинът на формоообразуване на изложбата на Лазар Лютаков рефлектира психо-емоционалното състояние на хората, търсещи да създадат спиритуализъм за себе си - бързо, понякга наивно, но устремено към някаква форма на красота. В контекста на постоянни социални кризи, разпада на общносттта като модел на социално функциониране за сметка на неолибеалната идеология, загубата на ритуалността и все по-голямото отучждение на съвременния човек, желанието за близост е все по-очевидна. Изложбата на Лютаков разглежда тези нужди и тревожности с ирония, но и с любов, оценявайки техния потенциал за привнасяне на уют и сигурност, макар и мимолетна.



 

Catalogue d’oiseaux

Vikenti Komitski et Stéphen Loye




À partir du fonds d’oiseaux naturalisés du musée Gassendi, les artistes Vikenti Komitski et Stéphen Loye ont élaboré une sorte d’atlas mnémosyne*, à la fois visuel et sonore, où formes, mots et sons se déclinent en écho au catalogue d’oiseaux d’Olivier Messiaen**. Des phrases poétiques émergent de cette constellation, comme autant de tentatives pour faire parler les non-humains à travers les humains qui les ont, un tant soit peu, considérés. Les figures éculées du capitalisme s’y frottent aux références théoriques et littéraires, esquissant les contours d’un monde à venir; un monde où tous les oiseaux regardent vers la gauche.


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*Le Bilderatlas Mnemosyne était le dernier projet inachevé de l'historien culturel allemand Aby Warburg, créé entre 1924 et 1929. Il s'agit d'un atlas visuel encyclopédique comprenant près de 1 000 photographies et coupures de presse épinglées sur 63 panneaux de tissu noir. L'objectif de Warburg était de cartographier « la vie après la mort de l'Antiquité », c'est-à-dire la manière dont les images symboliques de la culture occidentale antique réapparaissent et sont réanimées à des époques ultérieures, comme la Renaissance, en juxtaposant des images de différentes époques et de différents contextes pour créer des « constellations » de sens.


**Messiaen a composé des œuvres musicales inspirées du chant des oiseaux, transposant leurs mélodies dans des morceaux structurés et écrits, un produit culturel.

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Каталог на Птиците
Викенти Комитски и Стефан Лоа


Основавайки се на колекцията от препарирани птици в музея „Гасенди“ художниците Викенти Комицки и Стефан Лоa създават своеобразен Атлас Мнемозин*,  е едновременно визуален и звуков, в който форми, думи и звуци се редуват в ехо на творбата “Каталог на птиците” на композитора Оливие Месиен**. От тази констелация се появяват поетични фрази, като опити да се даде глас на нечовешките същества чрез хората, които са ги забелязали. Изтърканите фигури на капитализма се сблъскват с теоретични и литературни препратки, очертавайки контурите на един бъдещ свят; свят, в който всички птици гледат наляво.


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*Bilderatlas Mnemosyne е последният незавършен проект на германския културен историк Аби Варбург, създаден между 1924 и 1929 г. Става дума за енциклопедичен визуален атлас, включващ близо 1000 фотографии и изрезки от вестници, закачени на 63 пана от черен плат. Целта на Варбург е да картографира „живота след смъртта на Античността“, т.е. начина, по който символичните образи на древната западна култура се появяват отново и се съживяват в по-късни епохи, като Ренесанса, като съпоставя образи от различни епохи и контексти, за да създаде „съзвездия“ от значения.

**Месиен е композирал музикални произведения, вдъхновени от песента на птиците, пренасяйки техните мелодии в структурирани и написани парчета, които са културен продукт.



Pentalphagone

Rada Boukova




Faire une étoile à cinq branches n'est pas facile.

La ligne monte, descend, va à gauche, à droite, puis redescend jusqu'à revenir à son point de départ.

Les cinq rayons semblent partir du centre, dont on ne peut qu'imaginer l'emplacement en suivant leurs axes invisibles.

Au milieu passe le nerf vital qui relie et communique à travers l’enchainement des étoiles à cinq branches.

On dit que lorsqu'une étoile tombe, elle se brise en milliers de petites étoiles à cinq branches. On dit également qu'en cas de manque de nourriture, certaines se détachent de la colonne et l'abandonnent pour aller vers un endroit plus propice.

Ce qui reste se désagrège avec le temps en petites étoiles qui, si on les garde dans notre poche, nous protègent, et si on les suce, nous rendent la langue rouge.

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Le travail de Rada Boukova joue avec la préséminisation de l'image artistique, un processus dans lequel un objet ou une image acquiert une nouvelle signification en fonction de la situation géographique, du contexte culturel et historique d'un lieu donné. Lors de ses visites à Digne-les-Bains, l'artiste remarque le symbole de la ville : une étoile à cinq branches issue du squelette d’un vertebre de crinoid en 5 branches, la même étoile que Rada a vue partout pendant son enfance dans la Bulgarie communiste. Les deux étoiles, les deux formes d'appartenance locale, sont mises sur un pied d'égalité dans l'œuvre de Bukova, mélangées dans l'amalgame commun du sucre fondu. Avec son projet, Boukova aborde des thèmes tels que la formation des communautés et des identités, ce qui nous unit et ce qui nous divise, renversant les lieux de tendresse et de violence - le sucre et les bonbons placés dans le réfrigérateur de l'ancienne boucherie de la rue de l'Hubac.


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Петолъчка 
Рада Букова



Да се направи петолъчка не е никак лесно.

Линията тръгва нагоре, надолу, наляво, надясно и пак надолу докато стигне там, от където е тръгнала.

Петте лъча като че ли започват от центъра, който можем само да си представим къде е, следвайки техните невидими оси.

Точно в средата минава виталният нерв, който свързва и комуникира през петолъчките.

Казват, че когато падне звезда се счупва на хиляди по малки петолъчки. Също че при липса на храна, някои се откачат от колоната и я зарязват, за да отидат на по добро място.

Това, което остава, с времето се разпада на малки звездички, които ако се носят в джоба, ни пазят, а ако се смучат, ни правят езиците червени.


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Работата на Рада Букова играе с пресемантизацията на художествения образ - процес, в който даден предмет или изображение придобива ново значение в зависимост от географската локация, културно и историческия контекст на дадено място. При посещенията си на град Дин-ле-Бан художничката забелязва символа на града - петолъчка от скелета на криноид, същата тази петолъчка, която Рада е виждала навсякъде по време на детството си в комунистическа България. И двете звезди, и двете форми на локална принадлежност, в работата на Букова са изравнени по битие, смесени в общата амалгама на разтопената захар. С проекта си Букова третира теми като формиране на общности и идентичности, на това, което ни свързва и това, което ни разделя, преобръщайки местата на нежност и насилие - захарните и бонбони разположени в хладилника на бившата месарница на Rue de l’Hubac.